Billets d’humeur
Le retour des loriots
Roulement de toms. Coup de riff dans les gencives. L’émail se fendille. Goût du sang. La voix de soleil arrive. Les Sheriff chantent la misanthropie.
Anti-réac tu perds ton sang-froid
Malgré des racines populaires voire prolétariennes, le metal se veut depuis longtemps apolitique. Et si quelques artistes fricotent avec la gauche, mettent en avant leur militantisme pour la cause animale, leur goût pour la nature ou l’écologie, peu revendiquent vraiment un positionnement politique fort.
La géographie du mal
Parce qu’ils étaient norvégiens, les ados boutonneux fondateurs du black metal nous ont vendu leur pays glagla comme le centre névralgique de l’activité du malin, le QG officiel du Satan Prophecy Club. Et vas-y que je me roule torse poil dans la neige pour montrer que je suis un vrai viking et que j’évoque l’esprit de la forêt comme la pire manifestation maléfique.
Confinez bien vos gueules
Le confinement a pris fin mais la pandémie se poursuit, partout ailleurs, toujours plus loin, toujours plus fort. Comme une marée, elle se répand, envahit le monde, occupe l’espace, monopolise l’attention, occulte le reste. Cette vague a accompagné celle du covid, aussi vicieuse, aussi dévastatrice. Et il est temps de dire stop.
Si on faisait une pause ?
En quelques semaines seulement, le corona virus, Coco pour les intimes — et je crois que désormais, nous pouvons nous considérer comme intime avec cette petite racaille — a réussi là où le libéralisme, le communisme, l’écologie, la guerre, la conquête spatiale ou le foot ont échoué. Cette raclure a fédéré 4 milliards de personnes. En moins de temps qu’il n’en faut pour gagner un Smic.
Une bulle de pur bonheur
Dès que j’aurai lâché le titre du disque qui nous occupera dans les prochaines minutes, les puristes vont hurler et les haters vont « hater ». À ces coqs trop bruyants je rappellerai qu’ils ont beau cocoricoter toute leur détestation à longueur de vidéos et de commentaires Youtube, contrairement au reste de la basse-cour, ils sont les seuls à vivre les deux pieds dans le fumier.
Lune triste
Un anglais blafard, mulet de joueur de foot, doigts arachnéens, pose une descente d’accords délicats sur quelques nappes de claviers vaporeux. Rupture de batterie. Arpèges suspendus sur basse ronronnante. Quatre minutes plus tard vous saurez tout d’une des amitiés les plus célèbres de la littérature fantastique.
L’heure du bilan
Dès que j’ai eu trois albums sur mes étagères, je les ai classés et j’ai pondu un Top 3 « Les disques qui ont changé ma vie », puis un autre, « Les meilleurs disques en ma possession », sans oublier le fameux « Les 3 albums que vous emporteriez sur une île déserte ».
La peur du silence
C’était une belle journée. Je réaménageais ma discothèque afin d’en optimiser le bel ordonnancement. […] Dans ces moments de pure félicité au cœur même de la matrice, j’ai toujours une pensée compatissante pour les abonnés Spotify et les amateurs de dématérialisation.